Enjeux et défis de la production de tomates en France

Dossier

Enjeux et défis de la production de tomates en France

La tomate, véritable icône des potagers et des cuisines estivales, occupe une place stratégique dans l'économie maraîchère française. Pourtant, le marché de la tomate connaît des évolutions notables, dictées par des enjeux de production, de consommation et de concurrence internationale. En outre, cette culture est grandement affectée par des virus nécessitant une surveillance accrue tout au long de la saison. Tour d’horizon du marché actuel du légume star de l’été.

Le marché mondial et européen : entre recul et opportunités

Avec une production mondiale atteignant 190 millions de tonnes par an, la tomate est un poids lourd des cultures légumières. Une grande partie de cette production est destinée à la transformation industrielle. Par exemple, en Europe, la production de tomates atteint 17 millions de tonnes ; 6,2 millions de tonnes seulement sont destinées au marché du frais, un chiffre en recul de 13 % entre 2017 et 2022. L'Italie, qui domine nettement le marché de la tomate sur le continent, destine tout de même 84 % des 6,3 millions de tonnes de sa production totale au marché de la transformation.

Une production française en mutation

En France, septième producteur européen avec 714 000 tonnes, la production alimente 65 % du marché des tomates fraîches. Cependant, la France reste un grand importateur, principalement depuis le Maroc, qui a d’ailleurs vu ses exportations vers l'Union européenne augmenter de 25 % entre 2019 et 2023.

Toujours en 2023, la production française a reculé de 3 % en raison de conditions climatiques défavorables et de coûts énergétiques en hausse. Néanmoins, les prévisions pour 2024 annoncent une augmentation de 6 % de la production, qui atteindrait 479 300 tonnes, malgré des surfaces cultivées stables à 2 614 hectares. La culture sous serre reste majoritaire en France, avec des bassins de production clés en Bretagne, Pays de la Loire, Aquitaine et dans le Sud-Est.

La consommation de tomates en France

Une stabilité et de nouvelles attentes

Les ménages français consomment en moyenne 32 kg de tomates par an dont 14 kg en frais et 18 kg sous forme de produits transformés. Les préférences des consommateurs évoluent nettement vers des variétés locales, biologiques et diversifiées, comme les tomates cerises, les cœurs de bœuf ou les tomates allongées. Cette quête de diversité et de qualité offre aux producteurs français une opportunité de se différencier sur un marché très compétitif.

Les attentes des consommateurs et les défis du marché

La demande croissante pour des tomates biologiques et locales pousse les maraîchers français à innover constamment, surtout face à une concurrence très forte des pays comme le Maroc, qui bénéficient de coûts de productions moins élevés. La diversification variétale ainsi que des qualités organoleptiques et esthétiques fortes, sont les clés pour répondre aux attentes des consommateurs français.

Ainsi, avec une demande qui évolue d’année en année, les producteurs de tomates, notamment pour celles vendues en circuits courts et consommées fraîches, devront à l’avenir adapter leur culture en respectant trois piliers majeurs :

La qualité, en privilégiant des variétés à la fois savoureuses et résistantes aux maladies.
La durabilité, afin de répondre une demande grandissante pour des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement.
La différenciation et la diversification qui permettent de proposer une gamme variée et des produits originaux.

Sources : Le monde, la France Agricole, Fresh Plaza, Agrimer, CTIFL.

Date de publication: Janvier 2025