L’ail, un marché en constante évolution

Produit emblématique de la gastronomie, l’ail est un incontournable des cuisines françaises et européennes. Apprécié pour ses qualités gustatives, nutritionnelles et médicinales, il bénéficie d’un marché dynamique qui continue de se développer. Tour d’horizon des chiffres clés, des tendances et des opportunités pour les producteurs.

En Europe et en France, une production en hausse

Le succès de l’ail est toujours au rendez-vous ! Quel que soit sa forme, son origine, il séduit les consommateurs. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Une filière bien implantée à l’échelle européenne

La valeur du marché européen de l’ail est estimée à 1,7 milliard de dollars en 2024, avec une croissance annuelle moyenne de +2,1 % depuis 2013. L’Espagne, l’Ukraine, la Russie, la France et l’Italie figurent parmi les principaux pays producteurs. L’Espagne domine nettement le marché européen, mais la France tire son épingle du jeu grâce à la qualité de ses productions.

Une dynamique positive en France

La France est le 4ᵉ producteur européen, avec une production de 29 310 tonnes d’ail en 2024, répartie sur 4 129 hectares. Les surfaces ont fortement progressé : +55 % entre 2018 et 2022, signe d’un intérêt croissant des producteurs pour cette culture à haute valeur ajoutée.

La consommation d’ail en France

Chaque Français consomme en moyenne 300 g d’ail par an. La distribution est dominée par les grandes surfaces (48 % des achats), mais les circuits courts(marchés, vente directe, AMAP) représentent environ 20 %, ce qui témoigne d’un réel intérêt pour la proximité et la qualité. La consommation est particulièrement marquée chez les seniors et les plus de 50 ans, population fidèle et sensible aux produits traditionnels et labellisés.

Des labels reconnus par les consommateurs

La France valorise d’ailleurs ses productions avec des labels officiels de qualité, qui renforcent l’attractivité du produit et renforcent la différenciation sur un marché très concurrentiel :

Ail fumé d’Arleux (IGP) – Nord
Ail blanc de Lomagne (IGP) – Tarn et Garonne, Gers
Ail rose de Lautrec (IGP & Label Rouge) – Tarn
Violet de Cadours (AOC) – Sud-Ouest
Ail de la Drôme (IGP) – Sud-Est

Répartition par type et par région

La production française est constituée à :

82 % d’ail blanc ;
11 % d’ail rose ;
Et 7 % d’ail violet.

Les principaux bassins de production principaux sont :

La Drôme : 24 % ;
Le Gers (Lautrec) : 17 % ;
Le Tarn (Lomagne) : 15 % ;
Le Tarn-et-Garonne et le Sud-Est (Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Provence) : 20 %.

Évolution, tendances et perspectives

La filière ail est confrontée à une forte concurrence des importations, notamment en provenance de Chine, d’Égypte et d’Argentine, qui couvrent plus de 50 % du marché français. Pour autant, les perspectives restent favorables :

Le marché global (frais + transformé) est en croissance, avec une hausse estimée à +5,1 % d’ici 2033.
Le segment des extraits d’ail progresse de +4 % par an.
Les granulés d’ail séché enregistrent une croissance encore plus soutenue : +6,5 % par an.

Cette dynamique ouvre de nouvelles voies pour les producteurs, notamment en matière de transformation, un levier stratégique pour valoriser la production française.

Des débouchés diversifiés pour la production nationale

Sur une année, la France ne couvre qu’environ 30 % de ses besoins en ail, laissant une large place aux importations. Cette dépendance représente un levier d’opportunités pour les producteurs locaux, à condition de se positionner sur des segments porteurs :

L’ail bio, en fort développement ;
Les produits transformés : ail noir, purées, condiments ;
Les circuits courts : AMAP, marchés, vente directe ;
Les produits labellisés : plébiscités pour leur traçabilité et leur origine garantie.

La transformation en particulier offre un complément de débouché pertinent à la vente en frais, qui reste bien positionnée grâce à l’image qualitative des labels IGP et AOC.

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